Luozi sans les siens : quand le Kongo-Central découvre son avenir… depuis le Japon
L’annonce du projet minier à Luozi aurait pu être un moment de fierté partagée pour toute la province du Kongo-Central. Pourtant, derrière les chiffres prometteurs et les discours officiels, un profond malaise s’installe chez plusieurs notables de la province : frustration, désolation et sentiment d’exclusion dominent les réactions.

Alors que ce projet est censé marquer l’entrée du Kongo-Central dans la dynamique minière nationale, aucune autorité de la province n’a été associée ni présente à la signature du mémorandum à Osaka . Alors que ce projet est censé marquer l’entrée du Kongo-Central dans la dynamique minière nationale, aucune autorité de la province n’a été associée ni présente à la signature du mémorandum, intervenue le samedi 28 juin 2025 à Osaka, au Japon. Ni le gouverneur, ni les députés provinciaux, ni les représentants coutumiers n’ont été mentionnés ou consultés. Pour plusieurs notables de la province, cette omission est vécue comme un affront : comment expliquer que la province concernée soit tenue à l’écart d’un projet censé la transformer en profondeur ?

Plusieurs notables du Kongo-Central, déjà éprouvés par des décisions unilatérales comme l’expulsion controversée du village Bangu Dia Zulu, dénoncent une gouvernance centralisée qui ignore les réalités de la province. Ils rappellent que le développement ne peut être durable que s’il est inclusif. L’absence de concertation alimente la méfiance : quelles garanties ont les communautés de la province que les promesses d’emplois, d’infrastructures et de retombées économiques seront tenues ?
Pourquoi cette exclusion ?
Plusieurs hypothèses circulent :
- Une volonté de centraliser les négociations à Kinshasa, au détriment des provinces ;
- Une méconnaissance ou un mépris des autorités de la province ;
- Ou pire, une stratégie délibérée pour éviter les revendications communautaires sur les terres et les bénéfices.
Quelle qu’en soit la raison, le résultat est le même : un sentiment d’invisibilité pour les populations du Kongo-Central, pourtant directement concernées.
Ce projet aurait pu être un symbole de réconciliation entre développement national et reconnaissance des territoires. Pour l’instant, il est surtout le miroir d’un déséquilibre persistant entre Kinshasa et les provinces. Peut-être est-il encore temps de rectifier le tir, en intégrant les voix de la province dans la mise en œuvre concrète du projet. Car sans elles, même les meilleures intentions risquent de sonner creux.
Rédaction
